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Ski de Randonnée au Queyras (Mollines)

Ski de rando au Queyras 3mars au 9 mars 2024

L'équipe se retrouve au complet au restauroute de la Côte pour un café avant de prendre la route par la France de crainte que le Mont-Genèvre ne soit fermé à la circulation avec les grosses précipitations annoncées. Nous sommes huit: Dave, notre guide, Chantal, Catherine, Charles, Max, Jean, Jean-François et Ueli.

Au hameau de la Rua près de Molines en Queyras nous sommes magnifiquement accueillis par Maïk et Fabrice nos hôtes pour la semaine au Gite des Arolles et par madame la neige.

Gardiole de l'Alp, lundi 4 mars

Un retour d'est a fait tomber 1 m de neige en deux jours, nous sommes sous le charme, heureux tels des enfants découvrant la neige ! Le danger d'avalanche est de 4-5 sur 5 autant dire que l'on cherche les pentes faibles. Nous chaussons les skis au gîte (1700 m) et nous enfilons dans l'étroit passage entre deux chalets puis montons vers Gaudissart. Nous avons de la neige jusqu'au genoux. Dave, notre guide, trace droit haut dans 50 cm de poudreuse sous un ciel bleu magnifique. Après une pause pic nic sur une bosse à 2350m, nous montons encore jusqu'à 2500 m mais renonçons au sommet par mesure sécurité. Nous entamons une inédite descente : un ski en demi chasse-neige dans la trace de montée, l'autre freinant dans la neige du bord avec le tibia ! Une première pour la plupart d'entre nous mais pas la dernière hélas! Ce jour là, la neige est toute poudreuse et hormis la fatigue, les skis restent maniables, je trouve même cela assez rigolo.

Au retour, Max l'infatigable, repaute et monte du coté de la Chapelle Saint-Simon avec Dave dans l'espoir de trouver une pente skiable mais hélas ce n'est guère mieux.

Catherine

Col de Lauze (2551m), mardi 5 mars, journée carton !

Pour cette 2e journée, nous partons depuis le parking de la « station » d'Aiguilles (1451m). Elle se résume à un skilift, un demi Petit-Vérolly. Plus haut nous observons un demi Borbuintze désaffecté depuis 10 ans, les mélèzes recolonisent déjà le terrain. Dans les pâturages en dessus de 2000m, 3 installations ont été démontées, on ne s'en plaint pas, c'est là qu'on veut aller jouer. On ne peut s'empêcher de penser à nos Paccots qui plafonne juste 1000m plus bas !

Au parking nous observons des plus matinaux que nous qui rentrent de course, avec des trajectoires de descente un peu surprenantes ! Comme un slalom géant au ralenti. A leur avis cela ne vaut pas la peine de monter, c'est impossible de tracer à la montée et de skier ! Ils ne connaissent pas encore Dave ! Mais peu après on découvre que c'est du costaud. Toujours 40 cm de poudreuse, mais cachée sous 4 cm de carton qui ne porte pas. Tracer signifie casser la croûte, c'est sportif. Les 2e et 3e se chargent d'égaliser les plaques de carton et derrière c'est assez confortable.

On persévère, surtout Dave, et plus haut on retrouve les 50 cm de poudreuse dans les forêts et les pâturages boisés de mélèzes et d'arolles. Magnifique ! Le temps se bouche sérieusement à l'ouest, le vent se lève, un voile de nuage nous fait craindre un jour blanc qui n'arrangerait pas nos affaires. On en vient à se demander si ce ne serait pas mieux de vite rentrer ! La bière nous attend au gîte. La bande à Dave ne lâche pas si facilement, on atteint tous le col en profitant encore des paysages. Mais on a tous une appréhension justifiée pour la descente.

Et ce sera difficile : droit dans la pente, ça n'avance pas, pas moyen de rester en dessus de la poudreuse, il faudrait des skis larges comme des paddles ! Alors on expérimente le traçage à la descente ! Si c'est bien ça. Dave marche de longs zig-zags dans la poudreuse avec une pente pas trop forte pour que les suivants ne prennent pas de vitesse. Les premiers suivants élargissent en mordant de côté d'une jambe, c'est un ski crispé, épuisant. Depuis le 3e ou 4e skieur, parfois il est possible de faire un demi chasse-neige quand ça va trop vite. C'est pas plus reposant. Si on sort de la trace pour s'arrêter c'est blocage immédiat, culbute et ensevelissement dans la poudreuse, avec bien des difficultés à retrouver nos jambes, nos bras, nos skis et bâtons et tout remettre à la bonne place et se remettre debout. Plusieurs ont expérimenté cette situation.

A mi-descente, nos jambes sont à moitié mortes lorsqu'on rejoint une route avec l'espoir qu'il suffira de se laisser glisser. Eh bien non, pente trop forte, avec en plus une trace de montée durcie ! Et rebelote l'élargissement en mordant à gauche ou à droite pour se freiner un peu. Mais cette fois on mord dans du carton. Nos pantalons tournent autour de nos chaussures, heureusement qu'elles sont assez hautes sinon nos mollets ne seraient pas beaux à voir. Oh joie, pour les 50 derniers mètres de dénivelé certains osent se permettre de vrais virages dans une neige très lourde. C'est pas élégant, assez laborieux, mais ça tourne un peu. Au bilan ça fait 1000 m de descente sans virage !

Hier, Dave disait que c'était les pires conditions qu'il ait vues, et aujourd'hui, c'est encore pire, le pire du pire. On repense aux randonneurs du matin, ils n'avaient pas totalement tort. Encore une journée comme celle-ci et on vend nos skis. On s'inscrit à un stage de billard, c'est plus cool, le parquet n'a pas d'état d'âme lui, il ne se laisse pas influencer par la météo !

Récompense des randonneurs persévérants, un bon vin chaud dans le resto de la mini station ! On finit avec une évaluation de la fiabilité de nos DVA, selon leur date d'achat et leur dernière mise à jour. Quelques investissements sont à prévoir pour la saison prochaine vu l'âge canonique de certains !

Charles Cottet

Saint-Véran - Refuge de la Blanche (2500m), mercredi 6 mars

Le degré encore élevé de danger d'avalanches nous impose un tracé plus touristique qu'alpin.

Depuis le village de St-Véran (, plus haute commune d'Europe(2040m), nous empruntons un itinéraire doux, remontant en pente douce la vallée de l'Aigue Blanche. 600 m de dénivelé, partagés avec marcheurs, raquetteurs et fondeurs. Une visite d'un patou bien calme nous rappelle, qu'en été, il sera plus agressif au milieu de son troupeau de moutons et que le loup ne sera pas loin…

Après la Chapelle de Clausis, nous arrivons au refuge de la Blanche. Une halte bienvenue puisque le temps se couvre, ce qui n'empêche pas Dave, Max et Charles de poursuivre jusqu'au Col Blanchet pour y dénicher, enfin ! , quelques secteurs de poudreuse skiable.

Après une descente le long de la même route et de ses faux plats qui font chauffer les bras s et sortir ses plus beaux pas de patineurs, nous nous retrouvons tous sur une terrasse de Saint-Véran, l'occasion de visiter brièvement ce charmant village très typique et touristique.

Jean

Les Guardioles (2621m), Jeudi 7 mars

LA belle journée ! Après une nuit passée à réfléchir au meilleur itinéraire à nous proposer pour la journée, Dave se décide pour une rando dans le nord-est du Queyras. Départ un peu rock&roll (pur carton dans les traces gelées du fondu de la veille) du hameau de Le Roux (1700m), nous remontons la pente dans une forêt ajourée de beaux vieux mélèzes, avant d'arriver sur les pâturages de Choulirasses. Vue panoramique, carte postale, que du blanc et du bleu à perte de vue ! Puis un passage intéressant, mais éthiquement un peu dérangeant : nous passons à côté d'un trou abandonné récemment de tétra lyre. Nous ne sommes donc pas responsables de la fuite de l'oiseau, mais certainement ceux qui ont tracé devant nous … Nous poursuivons dans un décor merveilleux pour atteindre le sommet à 2621m. Pic-nic, photos et discussion : par quel côté descendre ? On se décide pour le versant nord, décision payante : de la poudre comme on n'y croyait plus ! De ces moments où l'on se rassure en se rendant compte qu'en fait, on sait encore skier. On finit évidement sur une terrasse de bistrot à Abriès. La bière est excellente, mais avec un petit arrière-goût d'arnaque quand même. Bon, pas grave. La journée se poursuit au gîte avec un film proposé par un des gardiens du parc régional du Queyras sur le thème de la coexistence entre la faune et le ski hors-piste. L'animal emblématique à respecter est le tétra lyre … un ange passe. Pas d'apéro ce soir-là, par contre un repas 5 étoiles concocté par nos hébergeurs Maïck et Fabrice.

Max

Col voisin du col de la Rousse (2572m), vendredi 8 mars

C'est une troupe heureuse qui prend le chemin de cette dernière journée de randonnée. Après avoir passé quatre journées bien ensoleillées les prévisions météo de ce jour nous annoncent de la neige aux environs de 14h00. Donc pas de temps à perdre, nous prenons la route pour le petit village de Brunissard (1800m) . Parcage des voitures au départ des pistes de ski de fond. Notre excursion débute dans une magnifique forêt de pins parcourue par les pistes de ski de fond que nous traversons en relevant la belle préparation de ces dernières. La montée devient plus raide avant d'atteindre « Pré Premier » que nous contournons par la gauche. Cette endroit doit être très charmant en été car composé d'une prairie d'un petit lac et le tout est surplombé par une falaise de couleur ocre. Mais pas de temps pour de la romance, nous poursuivons pour arrivée sur « Le Collet » à 2207 m où nous faisons une petite pause, boissons et énergie pour les moteurs. La suite de la montée nous rapproche toujours plus de notre but, « le col de la Rousse ». Une magnifique pente d' environ 32° menant vers un col, se présente devant nous. Dave notre guide décide de nous y conduire sachant que pour le col de la Rousse il faut encore poursuivre plus au fond de la vallée et le temps est compté avant l'arrivée des nuages. Après une succession de conversions exécutées avec maestria l'équipe arrive au sommet de cette belle pente à 2572 m d'altitude. En regardant de l'autre côté de ce petit col, la précision des prévisions météo se confirment. Le retour se fera par le même itinéraire sur une neige plus ou moins poudreuse et ponctuée de quelques pièges dû au vent et à la visibilité qui diminue. Arrivée groupée de l'équipe aux voitures en même temps que les premiers flocons. Débriefing de la course sur place dans un sympathique restaurant où sont exposé des cloches et des toupins de la Gruyère, propriété d'un collectionneur ami du patron de ce restaurant.

Un tout grand merci à Dave de nous avoir conduit durant la semaine et fait découvrir cette belle région du Queyras. Et aussi un tout grand merci à Catherine notre meilleure organisatrice.

Ueli Nydegger