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Région Gauli à ski avec guide

Lundi 22 mars, cabane Bächlital, 2330m

Au départ à Châtel vers 7h il y'a le bus à Fred avec Laurent, Titus et Fred Boudry, et la Subi avec Fabienne et moi-même. On récupère David en route et retrouvons notre guide Urs à Meiringen, où on laisse une voiture en prévision du retour par Rosenlaui. Une fois parqué à Handegg et les cordes distribuées nous partons sur la route du col de la Grimsel jusqu'au lac de Räterich, la cabine qui devait nous épargner 400m de dénivelé ne circule pas du lundi au mercredi ! Il y'a tellement de neige soufflé dans le premier tunnel que nous n'avons pas besoin de déchausser, le deuxième par contre est trop long et nous portons les skis dans le noir sur 1 kilomètre, une première pour tout le monde. Pause pic-nic sous le barrage et c'est reparti en direction de la cabane Bächlital. Le soleil se montre de plus en plus et nous apercevons la cabane au loin perché sur une épaule. Laurent et Fred B. montent directement vers le refuge tandis que les autres essaient de trouver de la neige fraîche sur une pente nord. Quelle déception, la neige est dure et pas de signe de poudreuse dans le coin.

 
Markus

 

Mardi 23 mars, Hubelhoren, 3244m, une journée pleine de péripéties !

Départ de la Bächlitalhütte, avec une petite descente à flanc de coteau, excellent « réveille-cuisse » !

Puis la montée vers le glacier du Bächli se fait dans une température déjà très agréable avec juste ce qu'il faut d'air pour être à l'aise. Arrivés au pied de la Bächlilicken, nous découvrons quelques échelles, allégrement franchies les skis sur le sac. La descente de ce petit col est un peu plus sport, à l'ombre, dans de « grosses » traces, sécurisées par des chaines et une corde posée par notre excellent guide Urs. Une fois les skis rechaussés, les premiers virages dans de la poudre de rêve nous laissent augurer une belle suite de course !

Après le pic-nic sur une magnifique place, les chemins se séparent, du côté de la cabane pour Fred-B, et du côté du Hienderstock pour env. 400 m de montée, le passage d'un petit col - qui semblait être le but de la journée (déjà bien entamée) …. Mais non, Urs nous montre que le sommet, c'est encore plus loin 😉 Alors, tout le monde s'accroche et atteint le Hubelhoren (3244 m). Bien que fatigués, nous entamons une magnifique descente, super neige, pentes variées en vue d'atteindre le lac du Gauli (2140 m).

Mais… lors de la descente, Laurent se met à faire du télémark… tiens, ce n'était pas prévu !! Surtout que ses 2 fixations arrières se mettent à lâcher… à se disloquer… Le reste de la troupe continue en repeautant, dépautant, repautant afin d'atteindre la cabane Gauli (2204 m). Quant à Laurent, c'est la galère, avec une fixation arrière totalement cassée, des conversions à la descente, les couteaux à la montée, et une arrivée à la cabane vers 16h30 (pour une journée à 1500m de dénivelé positif) … merci à Fabienne et Urs pour leur patience 😊 et surtout merci au gardien Roger qui a sauvé la semaine en posant ses propres fixations sur mes skis (un véritable miracle).

Laurent - très reconnaissant

Mercredi 24 mars, Ankebälli, 3601m

Aujourd'hui direction Ankebälli, ce qui veut dire Coquille de beurre. 
Grand dilemme si on part de la cabane par en-haut ou par le lac.
Finalement Urs choisit de passer par en-haut, passant à côté d'un couple de Lagopèdes, des chamois et même l'hélice du Dakota anno 1946. 
Une fois arrivés au glacier, une montée de 1100m+ nous sourit. 
Urs prend son rythme et on le suit comme dans une transe. 
Une fois au col on a mérité une grande pause. Certains décident de s'arrêter et de nous attendre là, au soleil. Pour la grande surprise il y a la 4G! 
Cette 'coquille de beurre' se trouve juste derrière le Mönch,  le Lauteraarhorn et le Schreckhorn. C'est inhabituel pour nous de les voir de ce côté, mais pas moins impressionant! 
Je ne vous explique pas la superbe descentente à laquelle on a eu droit! 
Il ne reste ensuite qu'une remontée et une descente pour arriver à la cabane. Phuuu la boisson dans la chaise longue était un pur bonheur!

Fabienne

 

Jeudi 25 mars, Ewigschneehorn, 3329m

Aujourd'hui nous commençons la journée par descendre les couloirs gelés sous la cabane. Puis on remonte le verrou glaciaire avant de descendre jusqu'au Gaulisee sans ôter les peaux de phoque. Après avoir traversé le lac - env. 1 km - on attaque enfin la montée vers les Neiges Eternelles (oui c'est le nom du sommet). Il est vrai que le magnifique cirque glaciaire de Gauli et ses sommets blancs et scintillants au soleil nous font oublier les questions du réchauffement climatique et la disparition des glaciers.

Environ 1000 m de montée plus tard, nous faisons une pause sous le sommet pour rassembler le groupe. Urs nous annonce avoir du réseau 4G - ce qui lui permet de planifier la fin de la semaine.  Fréd. B renonce au sommet et décide d'attendre au soleil. Pour ma part, je décide de continuer pour les 200 derniers mètres malgré la fatigue et malgré le très agréable soleil qui invite plutôt au farniente… Alors que le groupe est déjà reparti, Laurent mettra encore ½ h à rejoindre Fréd - la faute au réseau 4G !

Après quelques conversions, nous attaquons à pied le couloir qui nous mène au col, sur l'arrête sommitale. Nous remettons les skis et suivons la crête tantôt à droite tantôt à gauche au-dessus du versant abrupt tombant à pic sur le glacier de Lauteraar. Vers midi nous atteignons le sommet et profitons du soleil et de l'absence de vent pour pique-niquer. La vue est grandiose, avec en toile de fond les géants des Bernoises : Schreckhorn, Lauteraarhorn, Finsteraarhorn… et tous les autres …horn ! Souvenirs de belles ascensions pour moi. 

Descente par le même chemin, en évitant le couloir par une pente courte mais extrêmement raide - Urs pensait d'abord que la neige ne tiendrait pas sur les dalles rocheuses, mais après l'avoir testé nous avons tous suivi.

Longue descente ensuite jusqu'au lac dans une poudreuse digne du mois de janvier, avec d'innombrables virages. Retour enfin à notre home sweet home par l'itinéraire maintenant bien connu : traversée du lac, mettre les peaux pour 100 m de montée, dépeauter pour descendre un couloir de 200 m et enfin remettre les peaux pour remonter les 200 m sous la cabane. Bière (et/ou rösti, gâteaux…) bien méritée sur la terrasse.

Francis

 

Pour ce jeudi, le but avéré est l'Ewigschneehoren. Contrairement à la journée du mercredi, Urs décide de ne pas faire la variante par le Dakota, mais de passer par le Lac de Gauli. En bref, nous passerons par le bas.

 

Levé à 5h30, petit déjeuner copieux, et tout le groupe est prêt pour moins quart.

Donc comme décidé le soir précédent, il n'est pas nécessaire de mettre les peaux tout de suite. La journée commence par une horrible descente d'environ 200 mètres de dénivellation. En effet, la cabane de Gauli domine quatre grands sillons glacières qui lézardent le versant  de la rive gauche. Ces quatre sillons créent quatre petites combes étroites délimitées sur leurs flancs gauches par des petites barres de rocher.

La topographie est assez ludique (mais pas le matin, en neige dure avec les fausses traces gelées des skieurs de l'après-midi du jour d'avant).

À froid, La mise en jambe est rude. Ce n'est pas le moment de faire du style.

Puis départ avec les peaux pour la montée dans une petite combe qui nous mènera au-dessus du Lac de Gauli. Puis une petite descente en laissant les peaux pour gagner le Lac et le traverser sur toute sa longueur, 1 km de plat.

Le bassin glacière du fond de cette vallée du Urbachtal est spectaculaire. Les versants skiables sont larges et leurs orientations vont des versants Est à Ouest en passant par le Nord. C'est un très beau terrain de jeu.

Nous nous engageons sur le glacier du Grienbärgli qui nous ménera  1'200 mètres plus haut à l'Ewigschneehoren (3'330 m.s.m). c'est un grand versant Nord-Ouest avec une bonne pente moyenne, un « beau panneau » !

Comme d'habitude durant cette semaine, le rythme de montée est correct  mais un peu trop rapide pour moi. Je me laisse donc glisser à l'arrière et me mets  à mon rythme pour ne pas exploser dès la première heure. La trace est bonne et régulière, mais que c'est dur !

Au cours de cette ascension, j'ai l'occasion de profiter pleinement de mon manque total d'entraînement de cet hiver. Mais que c'est dur !

À l'écoute de mon souffle, à l'écoute de mon cœur, à l'écoute de mon mollet gauche que je me suis claqué au mois de janvier, je monte toujours à mon rythme et me dit que pour cette fois, je risque bien de ne pas faire le sommet. Mais que c'est dur !

Fabienne est crochée derrière Urs, Markus et Fred H. gambadent, David est à l'aise !

Je monte avec Titus, Laurent suit derrière. Mais que c'est dur !

Au-devant d'un petit passage technique où il faut déchausser les skis, je décide d'arrêter mon pensum. Je ne ferai pas le sommet et les je les laisse finir l'ascension sans moi. Ce sera l'occasion de reprendre des forces pour la descente qui s'annonce magnifique et pour la petite montée cruelle sous la cabane de Gauli. Laurent qui a retrouvé de la 4G fait la pause avec moi et en profite pour traiter ses appels téléphoniques.

Au retour des ascensionnistes (ils étaient visiblement très contents de leur sommet), c'est le départ pour une magnifique descente, avec une pente soutenue, avec une neige froide en transformation et permettant de bons appuis. C'était magnifique !

Et c'est le retour !

Traverser le Lac - mettre les peaux et petite montée de 100 mètres de dénivellation - enlever les peaux et descente de la petite combe - remettre les peaux et avaler les dernier 200 mètres de la cruelle montée sous la cabane.

La perspective de la terrasse de la cabane avec ses chaises-longues et le moscht pour certains, les Rösti-Spiegelei pour d'autres, nous motivent de finir cette superbe journée de ski avec les pieds en éventail.

Encore un grand merci à Urs, à Markus pour son organisation et à tout le groupe pour la super ambiance. C'était une belle journée d'une très belle semaine dans l'Oberland bernois.

Fred B.

Vendredi 26 mars, Golegghoren, 3075m

Réveil 5h30, on embarque tout notre matos. Le mauvais temps annoncé pour la nuit prochaine nous force à quitter notre petit coin de paradis un jour plus tôt !

Après un bon petit déjeuner nous commençons notre rando par la descente de la cabane. Dur dur avec un sac un peu plus lourd et la neige tracée et gelée. Au fond de la combe, nous mettons les peaux pour entamer notre dernière montée. Il fait froid et un petit courant glacial vient accentuer notre sensation de froid. La trace de montée serpente entre les blocs et les dalles de rochers avec une neige bien différente selon les expositions.

Après 2h30 de montée nous voilà arrivés au col. Nous déposons les skis, un petit bout à pieds et nous voilà au sommet du Golegghoren. Pour la première fois de la semaine nous nous retrouvons tous réunis au sommet pour faire la photo souvenir !

Nous ne trainons pas, le soleil commence déjà à chauffer ! La première partie est un couloir avec un départ à plus de 45°. Les plus téméraires le descendent à ski, d'autres, skis sur le sac et à pied. Markus qui a de plus en plus mal a son épaule souffre le martyr. Urs remonte un bout du couloir pour lui prendre son sac pour le soulager de sa douleur. Tout ceci nous prend pas mal de temps ! Il fait très chaud et maintenant il ne faut plus traîner, il reste encore une longue descente avec des endroits exposés aux avalanches.

Pour ne pas devoir attendre Laurent à chaque arrêt et gagner un maximum de temps, Urs lui demande de le suivre juste derrière lui, comme à l'école de ski ! Efficacité absolue, nous dévalons les presque 2000m de dénivelé rapidement, ce qui nous laisse de bonnes conditions de neige de printemps.

Arrêt pique-nique juste avant Handgg, il fait chaud et les odeurs printanières viennent nos chatouiller les narines. Quel bien ça fait !

Le retour se fait par un petit crochet à Frutigen avec un magnifique apéro chez URS.

Magnifique semaine et super ambiance et merci à Markus et Urs pour l'organisation et l'accueil.

 

Fred H.